J N Darby – Lettre No. 107

Turin, novembre 1871

A M. P.

Cher frère,

Si je révélais toutes les choses que je sais, j’aurais beaucoup à dire ; et savez-vous que le meilleur moyen de ne pas trahir un secret, est de ne pas laisser voir qu’on en connaît un ? Pour agir ainsi, le monde trompe et parle d’une manière détournée, – non pas le chrétien, parce que s’il est content de ne dire que ce que Dieu veut qu’il dise, il n’a qu’à se taire, et s’il est habitué à agir ainsi, la chose devient toute simple…

Cette chère C. est délogée. Elle a quitté ce monde il y a très peu de temps. Son mari était absent ; il l’a trouvée morte à son retour. Elle est morte en paix ; elle a dit : “Je sais que je vais mourir, mais je suis tranquille : je n’en dis pas davantage.” Voilà la fin d’une minime partie, mais pour quelques-uns d’une grande partie de ce pauvre monde.

Dieu s’est révélé à son âme, puis Dieu l’a prise ; maintenant elle est dans le ciel. Que d’histoires se racontent ainsi en peu de mots, qui, sur une petite scène, ont rempli d’anxiété bien des cœurs ! Si l’on traverse ce monde avec Dieu, on se confie en lui, et tout en souffrant pour les choses réelles plus que d’autres n’en souffrent, on le traverse sans inquiétude, parce que Dieu est là ; on ne s’inquiète même de rien ; une âme de plus dans le ciel amenée par le fidèle Berger, voilà le vrai fait. Quelques âmes affligées, cela est naturel dans ce monde, comme lorsqu’une pierre tombe dans l’eau : un peu de bruit, quelques cercles qui s’élargissent, puis s’effacent, et l’eau continue, comme par le passé, à couler avec le bruit qui lui est propre. Nul signe de la pierre ne reste, mais il y a une âme recueillie auprès du Seigneur et qui ne sortira plus de sa présence ! Quelle immense joie, quelle profonde bénédiction ! Que le nom du Seigneur en soit béni. On me dit que son frère est bien affligé, cela se comprend ; son pauvre mari aussi a bien droit à nos sympathies.

Je vous dirai, cher frère, que nous allons avoir, Dieu aidant, une étude de la Parole à Nîmes, pour dix ou douze jeunes frères qui se consacrent plus ou moins absolument à l’œuvre, principalement de l’Ardèche, mais d’ailleurs aussi.

Je suis au nord de l’Italie. Je sais assez la langue pour expliquer la parole de Dieu, mais je ne prétends pas prêcher. Dans quelques semaines, je pars, Dieu voulant, pour la France. Dieu a passablement ranimé les frères en Suisse, et je crois qu’il le fait en France aussi.

Il se peut que je me rende en Amérique l’été prochain. Dieu le sait.

Je ne puis plus faire de courses à pied, autrement je travaille comme de coutume, et je suis mieux hors de Londres que dans cette grande ville, mais dans sa 72ème année, on ne peut penser à faire ce qu’on faisait plus jeune.

J N Darby – Lettre No. 107

Londres, mars 1871

A M. P.

Bien-aimé frère,

J N Darby
John Nelson Darby

J’ai été heureux d’avoir de vos nouvelles ainsi que des frères, et tout premièrement de nos chers frères de France. Dieu les a gardés ; il est toujours fidèle.

Vous aurez su comme tout le monde qu’il y a eu un second siège de Paris, les Communistes s’étant emparés de la ville. Des maux plus sérieux que dans le premier siège en sont résultés ; des batailles, des assauts livrés, puis pour empêcher le progrès des troupes, on a mis le feu à la ville en bien des endroits, et incendié des monuments publics. Vous en savez probablement plus que moi, car je ne lis pas les journaux ; cela me distrait, et le monde va son train, que je les lise ou que je ne les lise pas.

Les frères de Paris ont continué leurs réunions et ont été heureux, malgré les difficultés du temps. On a envoyé des fonds d’Angleterre, de Hollande, de Suisse, et on est venu en aide, au fur et à mesure de leurs besoins, aux ouvriers qui s’étaient endettés, ayant manqué de travail.

La Suisse va assez bien. Des frères anglais y sont actifs, et il y a eu un renouvellement de vie.

En Angleterre, en Ecosse, en Irlande et en Allemagne, dans le Canada aussi, l’œuvre du Seigneur fait toujours des progrès, mais le mal aussi, et d’une manière encore plus évidente. Pour ma part, cher frère, Christ est toujours davantage le tout de mon âme. Je vieillis, mon salut est plus près que lorsque j’ai cru. Toutefois, je travaille toujours, mais le travail me fatigue davantage ; ce n’est pas étonnant à 70 ans passés.

J’ai médité Matthieu à Londres, et j’ai excessivement joui de la présentation de Jésus, Jéhovah le Sauveur, homme dans ce monde, manifesté en chair, mais le modèle de notre position, le vainqueur dans notre combat, tout en étant Dieu en grâce, au milieu de nous.

Nous imprimons la seconde édition du Nouveau Testament français, avec les corrections et notes nouvellement ajoutées de la seconde édition anglaise, la troisième édition allemande, avec les mêmes corrections, ainsi que l’Ancien Testament que j’avais traduit la dernière fois que j’étais en Allemagne, ce qui, avec le travail ordinaire de l’œuvre, ne m’a pas laissé oisif. J’ai dû consulter plusieurs nouveaux manuscrits et m’occuper d’autres travaux critiques qui ne nourrissent guère…

Saluez affectueusement tous les frères.

Votre bien affectionné en notre précieux Sauveur.

 

J N Darby – French Letter No. 107 – Brethren in Paris during Franco-Prussian War

J N Darby
John Nelson Darby

London – March 1871

To Mr P
Beloved Brother,

I have been happy to have your news thus about the brethren, and first of all of our dear brethren in France. God has kept them; He is always faithful.

You will have known as everybody that there has been a second siege of Paris, the Communists being in charge of the city. More serious evils than in the first siege have resulted; battles, assaults delivered, then to hinder the progress of the troops, the city has been set on fire and also its surroundings, and public monuments burned. You probably know more than me, for I do not read the newspapers; this distracts me, and the world goes on its way whether I read them or do not read them.

The brethren in Paris have continued their meetings and have been happy in spite of the difficulties of the times. Funds have been sent from England, Holland, Switzerland, and help has come to them, according to and in the measure of their needs, to the workers who were in debt, having lost work.
Switzerland goes on well. The English brethren are active there and there has been a revival of life.
In England, Scotland, Ireland and Germany, also in Canada, the work of the Lord ever makes progress, but evil does too, and in a yet more evident way. For my part, dear brother, Christ is ever more the all of my soul. I grow old, my salvation is nearer than when I believed. However, I still work, but the work tires me more. This is not surprising at past seventy years old.

I have meditated on Matthew in London, and I have exceedingly enjoyed the presentation of Jesus, Jehovah the Saviour, Man in this world, manifest in flesh, but the model of our position, the conqueror in our conflict, all in being God in grace in our midst.

We are printing the second edition of the French New Testament, with the corrections and our newly added notes from the second English edition, the third German edition, with the same corrections, besides the Old Testament that I have translated the last time I was in Germany, which, with the ordinary labour of the work, has not left me idle. I have had to consult several new manuscripts and been occupied with other critical work which does not give any nourishment ……

Salute all the brethren affectionately

Your well beloved in our precious Saviour

 

Letter originally written in French, translated by Sosthenes, 2013
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J N Darby – French Letter No. 106 – France at War

London – 1st March 1871
To Mr P
Beloved Brother,

J N Darby
John Nelson Darby

It is really problematic for me to go to America again. It is surely not that the desire is lacking, for I will always like coming very much, above all to see one or two places; but entirely being able for a lot of work. I have passed the term assigned to human life and I am no longer as able to bear the tiredness and effort, as when I scurried on foot over the mountains of La Lozère and Gard . But in the end I am for God, a God of all grace, happy to belong to Him, infinitely happy, and desiring only to do his will up to the end, for it is the only good thing. What are we, unless servants, in this world? Soon the illusions will pass, there is only faith that is true and will abide.

I hold nine meetings a week, where I take part, and I work in my head; I still visit as always, but I do not know if a journey as far as California would be in God’s ways. I have already been asked, but at first sight, such a mission seems demanding, to supply it with the bodily strength which a man past 70 years old can hardly have, claimed as I am by other work. I am also asked for in Italy.

For the moment, the griefs of our dear French brethren appear to be coming to an end . We have done what we can to comfort them. Those in Paris have suffered a shortage of supplies, but not otherwise. Help amounting to about 40,000 francs has been sent to the area of Sedan where the distress was great, and more than 4,000 francs for the urgent needs of those who have been in the war theatre. Holland and Switzerland have taken their part in this liberality. The German brethren have done what they could to greet the prisoner brethren when they have been able to find them. Two of these last work quietly among them and earn their living: for a third, they arrived two hours too late, he had just been sent with 2,000 other prisoners to Holstein. They stood surety for these brothers to the government. Finally, there was a testimony rendered (however weak it may be), that grace and Christianity are above the miseries of this poor world. L F has visited them, and has received good letters from some among them who had been sent to Bavaria. In the Ardèche, where the brethren have little or no suffering, this has nevertheless made them sober, it has been the same with people of the world; and the meetings have been more frequent. In the Drôme, some were drawn away by their companions in the standing or mobile guard. In the country of Montbéliard, they are full of recognition towards God who has kept them. They suffered, their stock was taken, and workers, it seems, lacked work everywhere during the campaign. We send them assistance, either from here, or from Switzerland. I see this evening from the placards that the peace treaty is already signed. Things now move quickly, but the hand of God all the more is seen. I hope that under certain conditions, it will have been good for the brethren, because the massacre and ruin were frightful. Then supplies have been missed in the north of France, because what they had sown was frozen. They sow now. A tremendous amount of wheat and supplies are sent from England, but it is a nothing for a so big country. The South of France has not suffered; or in the west either, save from the inclemency of the season, and from the shortage of grain for the sowing season. But peace prevailing, things will get better in a short time. God ever good is above it all. I feared for the German brethren, that these events would go to their heads, but it appears that they were very sober and that they have turned more to the Lord.

On the other hand, I feared for the French brethren, that these things would embitter them and that they would think more of France than of the Lord. I hope however that they will turn to their good. We have prayed constantly for them. You know well what happens even at the confederation of the nations of the west? In my spirit, these events point to the return of the Lord rather than to the earth. I saw all that outright, as one might say; now that things begin to develop, events detach from one another, only it seems to me that it will require time. But who can say? It does not touch our waiting at all. There are no events between us and heaven. May our hearts be there! …

All in all, I do not think that this blight of war has done a lot of harm spiritually to the brethren. In la Drôme, there was not enough life already. I leave the question of carrying weapons on both sides; it flustered many brothers, and I understand it. What a terror! to say nothing about the principle, to see brethren killing each other. Besides, I do not think that a single brother has been killed on one side or the other. The son of a German brother has been; one hoped that he was sober. One has written too of France: X if I am not deceived has encouraged the brethren to bear arms. B must be, or has been judged for refusing to be there. God makes all things work together for good to those that love Him. What a compassionate God is our God!
Peace be to you, dear brother. Greet all brethren affectionately. Here, the brethren do well, and work extends persistently, but outwardly everything is breaking down. In Germany, the work also extends.

Yours ever affectionately

Letter originally written in French, translated by Sosthenes, 2013
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J N Darby. Lettre No.106

CVI – 106
Londres, 1er mars 1871
A M. P.
Bien-aimé frère,

J N Darby
John Nelson Darby
Il est bien problématique que je revienne encore en Amérique. Ce n’est sûrement pas que le désir me manque, car j’aimerais beaucoup m’y rendre, surtout en vue d’un ou de deux endroits ; mais, tout en étant encore capable de beaucoup de travail, j’ai dépassé le terme assigné à la vie humaine et ne suis plus aussi capable de supporter la fatigue et les peines, comme lorsque je trottais à pied sur les montagnes de la Lozère et du Gard. Mais enfin je suis à Dieu, à un Dieu de toute grâce, heureux de lui appartenir, infiniment heureux, et ne désirant que faire sa volonté jusqu’au bout, car c’est la seule chose bonne. Que sommes-nous, sinon ses serviteurs, dans ce monde ? Bientôt les illusions passeront, il n’y a que la foi qui soit vraie et qui demeure.
Je tiens neuf réunions par semaine, ou j’y prend part, et je travaille de la tête ; je visite encore comme toujours, mais je ne sais si un voyage jusqu’en Californie serait dans les voies de Dieu. On me l’a déjà demandé, mais de prime abord, une telle mission semble exiger, pour la remplir des forces corporelles dont un homme de 70 ans passés ne peut guère disposer, réclamé comme je le suis par d’autres travaux. On me demande aussi en Italie.
Pour le moment, les peines de nos chers frères français paraissent toucher à leur fin. Nous avons fait ce que nous pouvions pour les soulager. Ceux de Paris ont souffert de la disette de vivres, mais pas autrement. Des secours se montant à 40’000 francs environ ont été envoyés du côté de Sedan où la détresse était grande, et de plus 4’000 fr. pour les besoins urgents de ceux qui ont été sur le théâtre de la guerre. La Hollande et la Suisse ont pris part de leur côté à cette libéralité. Les frères allemands ont fait ce qu’ils ont pu pour accueillir les frères prisonniers, quand ils ont pu les trouver. Deux de ces derniers travaillent paisiblement au milieu d’eux et gagnent leur vie : pour un troisième, ils sont arrivés deux heures trop tard, il venait d’être envoyé avec 2’000 autres prisonniers dans le Holstein. Ils se sont portés caution pour ces frères, auprès du gouvernement. Enfin, il y a eu un témoignage rendu (quelque faible qu’il ait pu être), que la grâce et le christianisme sont en dehors, et au-dessus des misères de ce pauvre monde. L. F. les a visités, et a reçu de bonnes lettres de quelques-uns d’entre eux qui avaient été envoyé en Bavière. Dans l’Ardèche, où les frères ont peu ou point souffert, cela les a néanmoins rendus sérieux, il en a été de même des gens du monde ; aussi les réunions ont-elles été plus fréquentées. Dans la Drôme, quelques-uns ont été entraînés par leurs compagnons de la garde sédentaire ou mobile. Dans la contrée de Montbéliard, ils sont pleins de reconnaissance envers Dieu qui les a gardés. Ils ont souffert, leur bétail a été pris, et les ouvriers ont, paraît-il, manqué d’ouvrage partout à la campagne. Nous leur envoyons des secours, soit d’ici, soit de Suisse. Je vois ce soir par les affiches que le traité de paix est déjà signé. Les choses vont vite à présent, mais on y voit d’autant plus la main de Dieu. J’espère que sous certains rapports, cela aura fait du bien aux frères, car le carnage et la ruine ont été affreux. Puis les vivres manquaient au nord de la France ; car ce qu’on avait semé a été gelé. On sème maintenant. On envoie énormément de blé et de vivres de l’Angleterre, mais c’est un rien pour un si grand pays. Le Midi n’a guère souffert, l’Ouest non plus, sauf de l’inclémence de la saison, et du manque de grain pour les semailles. Mais la paix survenant, les choses se remettront en peu de temps. Dieu toujours bon est au-dessus de tout. Je craignais pour les frères allemands, que ces événements ne leur montassent la tête, mais il paraît qu’ils étaient trop sérieux et qu’ils les ont plutôt tournés vers le Seigneur.
Je craignais d’autre part pour nos frères français, que ces choses ne les aigrissent et qu’ils pensassent plus à la France qu’au Seigneur. J’espère toutefois qu’elles tourneront à leur bien. Nous avons constamment prié pour eux. Savez-vous bien que ce qui arrive même à la confédération des nations de l’Occident ? Dans mon esprit, ces événements renvoient plutôt la venue du Seigneur quant à la terre. Je voyais tout cela en bloc, pour ainsi dire ; maintenant que les choses commencent à se développer, les événements se détachent l’un de l’autre, seulement il me semble que cela demandera du temps. Mais qui peut le dire ? Cela ne touche nullement notre attente. Il n’y a pas d’événements entre nous et le ciel. Que nos cœurs y soient ! …
En somme, je ne crois pas que ce fléau de la guerre ait fait spirituellement beaucoup de mal aux frères. Dans la Drôme, il y avait déjà peu de vie. Je laisse la question de porter les armes des deux côtés ; cela a troublé bien des frères, et je le comprends. Quelle horreur ! pour ne rien dire du principe, de voir des frères s’entre-tuer. Au reste, je ne crois pas qu’un seul frère ait été tué d’un côté ou de l’autre. Le fils d’un frère allemand l’a été ; on espérait qu’il était sérieux. On m’a écrit de France : X., si je ne me trompe, a encouragé les frères à porter les armes. B. doit être, ou a été jugé pour s’y être refusé. Dieu fait contribuer toutes choses au bien de ceux qui l’aiment. Quel Dieu miséricordieux que notre Dieu !
Paix vous soit, cher frère. Saluez affectueusement tous les frères. Ici, les frères vont bien, et l’œuvre s’étend continuellement, mais au dehors tout dégringole. En Allemagne, l’œuvre s’étend aussi.
Votre toujours affectionné.

J N Darby – Lettre No.105

Elberfeld, novembre 1869
A M. P.

J N Darby
John Nelson Darby
Bien-aimé frère,
Vous serez heureux d’avoir des nouvelles du midi de la France où j’ai passé quelques semaines, mais où j’ai travaillé un peu au-delà de mes forces. Je pensais venir ici premièrement, où je m’occupe de traduction, ou plutôt de corrections, car j’ai refusé de traduire, la chose étant au-dessus de mes forces. Les frères qui devaient m’aider n’étant pas prêts, je suis parti de Londres pour Genève et pour le Vigan où l’on désirait beaucoup des conférences. J’ai visité Genève, Aigle, Lausanne, St-Aubin, La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Ste-Croix, Gilly, Le Brassus ; Genève pour la conférence, puis Morges et Lausanne ; après, la France, Lyon, St-Etienne, Annonay, avec une courte mais bonne conférence à Valence, deux Jours ; à Montpellier, un jour de repos ; puis la conférence au Vigan, St-André, St-Hippolyte (où ceux de Lassalle et autres sont venus un dimanche), ensuite St-Jean, Nîmes, Montpellier, Genève, la Suisse allemande, Berne, Zofingue, Zurich, avec une conférence allemande : puis Andelfingen, Schaffhouse, Stuttgart, où nous avons eu une conférence allemande pour le Wurtemberg ; enfin Elberfeld.
J’ai un peu souffert de fatigue, et du voyage, mais enfin j’ai vu les frères dans les endroits où je ne les avais pas vus depuis longtemps, et soit à Valence, soit au Vigan, ils sont venus de tous les côtés de la France, du Doubs, etc. A Genève, les conférences ont été très bonnes, pleines de bonne harmonie et sérieuses. Par-dessus tout, on s’est occupé de ce que c’est que d’être mort au péché ; on a désiré reprendre ce sujet, même au Vigan ; nous en avons parlé à Valence.
Je suis allé un jour à Vergèze ; les frères de ces quartiers étaient occupés aux vendanges pendant la conférence. Il y a passablement de jeunes frères intéressants, et en certains endroits l’œuvre progresse. Dans les montagnes, on va bien, mais on a besoin de soins pastoraux et d’enseignement ; car, en général, on en est un peu aux éléments. Dans la plaine, il y a peu de progrès : le commerce du vin fait du mal, toutefois on se maintient.
Le réunion à Montpellier a gagné, à mon avis, mais de tous les côtés le besoin d’ouvriers consacrés à l’œuvre se fait sentir.
En Suisse, l’œuvre se renouvelle ; les anciens frères s’étaient un peu affaissés, mais il y a une jeune génération qui rend la vie et le ressort spirituel à l’ensemble.
Dans la Vallée de Joux il y a du bien, et dans la Suisse allemande, l’œuvre s’est beaucoup étendue. Mais en général, il faudrait un nouveau feu, un nouveau dévouement, à part quelques endroits. En somme, j’ai été encouragé.
Il y a d’autres endroits en France où l’œuvre s’étend un peu.
En Italie, les portes s’ouvrent ; B. s’y est rendu. Il demande, ainsi que les autres ouvriers, que je m’y rende.
En Allemagne, l’œuvre s’est étendue et élargie.
Voilà, cher frère, un résumé qui vous donnera quelque idée de ce qui se passe, et de ce qui se fait ; je ne puis être que court dans une lettre, mais je sais que cela vous intéressera. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour vous écrire, vous pouvez le croire. En ce moment, nous avons une conférence à Elberfel, dont je jouis. Notre travail de correction peut être utile, mais ici la Parole entre directement en contact avec les âmes des frères, et plus particulièrement avec celles des ouvriers. Et c’est là ce que nous avons à chercher. Notre travail sur l’Ancien Testament a le même but, mais ce n’est pas proprement s’occuper des âmes. Toutefois, je crois que c’est Sa volonté que je fasse ce travail, et sa volonté est toujours bonne. Je suis heureux d’être le serviteur des frères pour l’amour du Seigneur et pour sa gloire.
J’ai de très bonnes nouvelles de New-York ; M. est un frère anglais y sont ; ils ont une chambre pour les traités, etc. L’on se réunit comme de coutume, et l’Esprit agit dans les âmes ; leur état a bien changé. Nous trouverons toujours ici le combat, mais la foi nous élève au-dessus de tout. J’ai eu confiance que cette œuvre de l’ennemi tournerait au bien par la grâce du Seigneur ; et on est heureux, quand on a eu confiance dans le Seigneur, quand la chair, le cœur humain même, n’y trouvait pas son compte, mais qu’on comptait sur lui, heureux de n’être rien pour son service. On n’est rien, nous le savons bien, mais être content de n’être rien, c’est autre chose, et cela, quand l’œuvre à laquelle on tient, et qui était selon Dieu, est gâtée. Mais Dieu est toujours bon, toujours fidèle.
Je ne sais si votre œuvre est terminée à l’ouest. Ce serait dommage que vous fussiez allé si loin sans achever ce pour quoi Dieu vous a amené là, mais quand je vois tous les besoins de la France, je pense naturellement aux ouvriers français qui n’y sont pas. Ah ! s’il y avait plus de dévouement, les ouvriers ne manqueraient pas, au moins comme cela a lieu à présent. J’espère que quelques-uns l’ont senti dans nos conférences. Mais un seul peut donner et ouvriers et dévouement. Qu’il le fasse dans sa bonté !
J’ai un peu la pensée de me rendre en Amérique l’été prochain, mais je laisse la chose à Dieu, ne sachant ni si je pourrai trouver assez de temps, ni si j’aurai assez de force. Enfin la chose est entre ses mains. Tenez-vous près de lui, cher frère, c’est là notre force et notre bonheur, et la grâce du Seigneur nous suffit ; seulement, par la grâce, tenons-nous près de lui, cherchons sa force.
Saluez cordialement les frères. Je me suis beaucoup réjoui d’entendre que cela allait mieux à Sugar Creek ; Dieu en soit béni. Je me souviens de tous les frères dans l’Illinois, avec beaucoup d’affection.
Que Dieu soit richement avec vous.
Votre bien affectionné frère.
Le Seigneur est notre tout maintenant par la foi, bientôt il le sera dans la perfection, et sera révélé pleinement. Qu’il soit votre tout, et toujours davantage celui de tous les siens, – oui, leur tout !
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J N Darby – French Letter No. 105 – Work in France and Switzerland

Elberfeld – November 1869

To Mr P
Beloved Brother,

J N Darby
John Nelson Darby
You will be happy to have news of the South of France where I have spent several weeks, but where I have worked a little beyond my strength. I had thought of coming here first, where I am occupied with translation, or more exactly corrections, for I have refused to translate, the thing being beyond my powers. The brothers who have to help me not being ready, I left London for Geneva, Aigle, Lausanne, St-Aubin, La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Ste-Croix, Gilly, Le Brassus; Geneva for the conference, then Morges and Lausanne; afterwards France, Lyon, St-Etienne, Annonay, with a short but good conference in Valence for two days; to Montpéllier, a rest day; then the conference in Vigan, St-André, St-Hippolyte (where those from Lassalle and others came on Sunday), next St-Jean, Nîmes, Montpéllier, Geneva, German Switzerland, Berne, Zofingue, Zurich, with a German conference: then Andelfingen, Schaffhousen, Stuttgart, where we have had a German conference for Würtemberg; and finally Elberfeld.

I have suffered a bit from fatigue, and from the journey, but at last I have seen the brethren in the places which I had not seen for a long time, and whether at Valence or Vigan, they came from all parts of France, the Doubs, etc. At Geneva, the conferences have been very good, full of good harmony and serious. Through all, one is occupied with what it is to be dead to sin; one has desired to have more time on this subject, even at Vigan; we have spoken of it in Valence.

I went for one day to Vergèze ; the brethren in these quarters were occupied with the grape harvest during the conference. There are quite a lot of interested young brothers, and in certain places the work progresses. In the mountains, they go on well, but they need shepherding and teaching; for in general they are a bit elementary. In the plain, there is a bit of progress; the wine trade does poorly, but they keep going.

The meeting in Montpéllier has gained, in my view, but on all sides the need is felt of workers dedicated to the work.

In Switzerland, the work renews itself; the old brothers were a bit down, but there is a younger generation which brings life and spiritual spring in the meeting. In the Vallée de Joux , things are good, and in German Switzerland, the work is greatly extended. But in general, a new fire is needed, a new devotion, on the part of some places. In summary, I have been encouraged.

There are other places in France where the work expands a bit.

In Italy, doors open; B has gone there. He asks as other workers that I go there.

In Germany, the work is extended and enlarged.

There, dear brother, is a summary that will give you some idea of what is going on, and of what is being done; I can only be short in a letter but I know that this will interest you. I do not have a lot of time to write, you can believe. At this time, we have a conference in Elberfeld, which I am enjoying.

Our correcting work may be useful, but here the Word enters directly in contact with the brethren’s souls, and more particularly with those of the workers. It is there that we have to look. Our work on the Old Testament has the same object, but it is not properly concerned with souls. However, I believe that it is His will that I do this work, and His will is always good. I am happy to be the brethren’s servant for the love of the Lord and for His glory.

I have very good news of New York; M and an English brother are there; they have a tract depot. They meet there as usual, and the Spirit acts in souls; their state has changed for the good. We will always find conflict here, but faith lifts us above all. I have confidence that this work of the enemy will turn to good by the Lord’s grace; and one is happy when one has confidence in the Lord, when the flesh, the human heart even, would not find its trust, but one counts on Him, happy to be nothing for His service. One is nothing, we know it well, but to be content to be nothing is another thing, and this, when the work to which one holds is what is according to God, is grace. But God is always good, always faithful.

I do not know if your work is finished in the West. It would be damaging if you should have gone so far without finishing what God brought you there for, but when I see all the needs of France, I think of course of the French workers who are not there. Ah! if there was more devotion, the workers would not be lacking, at least as it is currently. I hope that someone will have felt it in our conferences. But One alone can give both workers and devotion. May He do it in His goodness!
I have thought a little of going to America next summer, but I leave the thing to God, not knowing if I should be able to find enough time, or if should have enough strength. In the end, the thing is in His hands. Keep near to Him, dear brother, it is our strength and our happiness, and the Lord’s grace suffices us; only, by grace, let us keep near to Him, seeking His power.
Cordially greet the brethren. I am very glad to hear that things go better in Sugar Creek : may God bless them. I remember all the brethren in Illinois with much affection.

May God be richly with you

Your very affectionate brother

 

 

The Lord is our all now by faith, soon He will be in perfection, and will be fully revealed. May He be your all, and ever more so to all His own – yea, their all!

 

Letter originally written in French, translated by Sosthenes, 2013
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J N Darby – French Letter No. 104 – Work in the West Indies

                                                                                                                   Barbados – 1869

To Mr P

Beloved Brother,

… The work does not go badly here. Save Jamaica, a large and beautiful island, and Demerara[1], a colony of which the territory is as large as Great Britain, they are little islands dotted in the sea.

God has blessed our brother S here: there is a meeting where piety prevails with hunger and thirst for the truth. I have never seen a more attentive congregation, and while our meeting place may be meaner, the listeners are not lacking there. Demerara has more than one meeting. The desire to hear grew there during my visit; there was good there; while being a bit drowsy, they go on however rather well; and now new souls are added. Our visit of course encouraged these brethren. In Demerara, they are 350, principally coloured people; in Barbados, fifty with more whites, and more white in appearance. As to the population in Demerara (a prosperous colony) it is striking; it is a mixture of Chinese, Hindus, etc, of all sorts of races; they go almost naked. Marriage, though there is progress, was the exception; the greater proportion of the brothers support illegitimate children; and although the brethren, it goes without saying, make these unions a matter of discipline, difficulties arise. A son of a family brings a girl into the home, and in society conscience is void in this respect. They were firm at the beginning about these cases also, and it gets better, but these morals – the result of slavery – are terrible. In the meetings, everything is in order, but one is surrounded by it in the case of those who come there.

The date of my letter will explain to you my long delay.

Peace be with you, dear brother.  Salute all the brethren affectionately

Yours affectionately in Christ

[1] Demerara was a region in South America in what is now Guyana that was colonised by the Dutch in 1611. The British invaded and captured the area in 1796. It was located about the lower courses of the Demerara River, and its main town was Georgetown.

Letter originally written in French, translated by Sosthenes, 2013
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J N Darby – Lettre No. 104

Bien-aimé frère,
…L’œuvre ne va pas mal ici. Sauf la Jamaïque, grande et belle île, et Demerara, colonie dont le territoire est aussi étendu que la Grande Bretagne, ce sont de petits îlots parsemés dans la mer.
Dieu a béni ici notre frère S

La Barbade, 1869

J N Darby
John Nelson Darby

A M. P.
Bien-aimé frère,
…L’œuvre ne va pas mal ici. Sauf la Jamaïque, grande et belle île, et Demerara, colonie dont le territoire est aussi étendu que la Grande Bretagne, ce sont de petits îlots parsemés dans la mer.
Dieu a béni ici notre frère S. ; il y a une réunion où règnent la piété avec la faim et la soif de la vérité. Je n’ai jamais vu une congrégation plus attentive, et bien que notre local soit des plus mesquins, les auditeurs n’y manquent pas. Demerara a plus d’une réunion. Le désir d’entendre y augmentait pendant mon séjour ; là il y a eu du bien ; tout en étant un peu assoupis, cela ne marchait cependant pas mal ; maintenant de nouvelles âmes sont ajoutées. Notre visite a naturellement encouragé ces amis. A Demerara, ils sont 350, principalement des gens de couleur ; à la Barbade, 50 avec plus de blancs, mais plutôt blancs d’apparence. Quant à la population à Demerara (colonie prospère) elle frappe ; c’est un mélange de Chinois, d’Hindous, etc., de toutes sortes de races ; ils vont à peu près nus. Le mariage, quoiqu’il y ait progrès, était l’exception ; le plus grand nombre des frères étaient enfants illégitimes ; et bien que les frères, cela va sans dire, fassent de ces unions une affaire de discipline, des difficultés surgissent. Un fils de famille introduit une fille à la maison, et dans la société la conscience est nulle à cet égard. On a été ferme au début pour ces cas aussi, et cela va mieux, mais ces mœurs, résultat de l’esclavage, sont épouvantables. Dans les réunions tout est en ordre, mais vu les mœurs en générales, il faut beaucoup de vigilance. Des personnes vivant dans des relations illégitimes, assistent aux réunions et paraissent être converties. On dira qu’en réalité ils sont mariés, mais ils peuvent se quitter à tout moment, et cela ne manque pas, hélas ! d’arriver. Au-dedans de la réunion, le mal n’existe pas, mais on en est entouré, dans le cas de ceux qui la fréquentent.
La date de ma lettre vous expliquera mes longs délais.
Paix vous soit, cher frère. Saluez affectueusement tous les frères.
Votre affectionné en Christ.
P. S. Je pense, Dieu aidant, partir pour l’Europe vers la fin du mois d’avril.

J N Darby – French Letter No. 103 – Continuing the Work

I am happy to receive your news. Thank God, it is good in general as to France and Switzerland. In France, the work proceeds with blessing; and in Switzerland, in a place that I have visited on my last visit to the country, a weak place where the enemy had made ravages, it seemed that the Lord, in His grace, revives and draws souls. Brother X is very useful in the canton of Vaud. May our God keep him and hold him near to him. The fact remains that there is shortage of workers everywhere.

New York – 1868

To Mr P

Beloved Brother,

J N Darby
John Nelson Darby

I am happy to receive your news. Thank God, it is good in general as to France and Switzerland. In France, the work proceeds with blessing; and in Switzerland, in a place that I have visited on my last visit to the country, a weak place where the enemy had made ravages, it seemed that the Lord, in His grace, revives and draws souls. Brother X is very useful in the canton of Vaud. May our God keep him and hold him near to him. The fact remains that there is shortage of workers everywhere.

Poor E is very low I know. Many years ago he did not want to listen to the voice of God; he always had thought of being Mr Minister, and he fell into a trap. We must let him be and not be occupied with his opposition. It is the power of good on God’s part which must be sought; and the way it is, the complainants remain broken on the shore.

As to the questions which have been raised about the sufferings of Christ, I have found in this subject the most profound edification for my heart. I do not doubt that there have been in my writings, on this point and on every point, the weakness and inexactitudes of a man who is not writing under divine inspiration; but the more I read what I have written, the more I am convinced that my adversaries have lost the most precious truth as to the Saviour, and that they are fallen into very great errors. All these discussions have been a great blessing for the brethren in England. I do not think that Bethesda has any principle whatever, other than to succeed. They are in touch with everybody, and get worried neither about the unity of the body, nor of faithfulness to the Lord. Mr X brags of having the independents, the Methodists and I do not know what others, to teach the orphans. He, and those on his side, were in fellowship in Bristol, in a big conference, with people who taught abominable errors; this is indifferent to them! Here in America, their agents and allies are in full fellowship with those who deny the immortality of the soul and the doctrines which flow from it; they have avowed this to me, and have added that that is what they wanted. This is what is in fashion here. According to what they said to me, Bethesda is completely worldly; but do not occupy yourself with that. You will always find that the walk of those who support this party is enough to judge each case in particular, except that they lack uprightness. The unity of the body and the solidarity of the church, in its walk, are disclaimed by all those who expressed their views on this point, either in Bethesda, or by the neutrals. Besides, Mr Newton’s great end was to destroy the doctrine of the church, and Bethesda is just a dissident church which believes itself better than the others, but accepts the position of dissidence and their relations with the Christian world. Before the rupture, Mr C examined the candidates for ministry of the dissidents, and they had days of prayer on the occasion of their consecration. Mr M[1] said that, during twenty years, under the influence of the brethren, he had separated by pride from the religious world, but that he had stopped doing so and returned there.

I continue my work here; it is a work of patience. The world is master, with money and pleasures; many Christians, members of churches said to be ‘disciplined’, frequent the theatres; but I am in touch with a lot of souls who seek something better. Several people found peace – a thing, one can say, unknown here – some people accept the coming of the Lord, and several are exercised regarding their position in these bodies organised by men, which they call ‘church’.

The brethren also who had been in touch with those who deny the immortality of soul are delivered, and walk with us. We are a little around thirty, a happy meeting, but scattered in a city covering a bigger area than Paris, because there are really two or three cities which encircle New York harbour.

I think that God establishes a testimony, very weak though it is, here in Boston, the truth penetrates, but patience is needed. The Lord definitely had it with us; He even could say (may it not be the case now): “I have laboured in vain”[2]; but I am encouraged. Souls who seek the truth and devotion to our precious Lord (which I hold to as much as knowledge), are attracted; I leave them to walk as God leads them, without encouraging them at all to link themselves thus with us; but fraternal links get stronger, and the truth penetrates.

In Boston, there are perhaps more opened doors outwardly; but as more souls with needs always come, I am not thinking of leaving New York at the moment. I spent a month in Boston.

… There dear brother, is what concerns the work. For me, the Lord and the Word are my all down here, and they are but one, in a certain sense. I sense even more that only the Holy Spirit can work good down here, but I understand even better that ‘one’s home is in heaven’. The Word is always clearer, more precious to me; I have a feeling that our position, however weak we are, is that of the testimony of God, but while enjoying the Word a lot, I also know that we know “in part”[3]. What the Holy Spirit gives us we possess on God’s part, and we have to walk there, this is our all. The wisdom of God Himself is found there, it coordinates necessarily with what we do not know; we feel by this ignorance our whole dependency on God, but the fact that we learn of Him inspires trust. Follow the Word, here is our business: so we shall enjoy the presence of the Lord. Yet a very short time, and we shall see Him.

Salute all the brethren with affection. May God bless you and keep you.

Ever your affectionate brother

[1] presumably Mr C and Mr M are Henry Craik and George Müller, who oversaw the meeting at Bethesda chapel.

[2] Isa 49: 4

[3] 1 Cor 13: 9

 

Letter originally written in French, translated by Sosthenes, 2013
Click here for original – If you have any comments on the translation, feel free to let me know.

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