J N Darby – Lettre No.105

Elberfeld, novembre 1869
A M. P.

J N Darby
John Nelson Darby
Bien-aimé frère,
Vous serez heureux d’avoir des nouvelles du midi de la France où j’ai passé quelques semaines, mais où j’ai travaillé un peu au-delà de mes forces. Je pensais venir ici premièrement, où je m’occupe de traduction, ou plutôt de corrections, car j’ai refusé de traduire, la chose étant au-dessus de mes forces. Les frères qui devaient m’aider n’étant pas prêts, je suis parti de Londres pour Genève et pour le Vigan où l’on désirait beaucoup des conférences. J’ai visité Genève, Aigle, Lausanne, St-Aubin, La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel, Ste-Croix, Gilly, Le Brassus ; Genève pour la conférence, puis Morges et Lausanne ; après, la France, Lyon, St-Etienne, Annonay, avec une courte mais bonne conférence à Valence, deux Jours ; à Montpellier, un jour de repos ; puis la conférence au Vigan, St-André, St-Hippolyte (où ceux de Lassalle et autres sont venus un dimanche), ensuite St-Jean, Nîmes, Montpellier, Genève, la Suisse allemande, Berne, Zofingue, Zurich, avec une conférence allemande : puis Andelfingen, Schaffhouse, Stuttgart, où nous avons eu une conférence allemande pour le Wurtemberg ; enfin Elberfeld.
J’ai un peu souffert de fatigue, et du voyage, mais enfin j’ai vu les frères dans les endroits où je ne les avais pas vus depuis longtemps, et soit à Valence, soit au Vigan, ils sont venus de tous les côtés de la France, du Doubs, etc. A Genève, les conférences ont été très bonnes, pleines de bonne harmonie et sérieuses. Par-dessus tout, on s’est occupé de ce que c’est que d’être mort au péché ; on a désiré reprendre ce sujet, même au Vigan ; nous en avons parlé à Valence.
Je suis allé un jour à Vergèze ; les frères de ces quartiers étaient occupés aux vendanges pendant la conférence. Il y a passablement de jeunes frères intéressants, et en certains endroits l’œuvre progresse. Dans les montagnes, on va bien, mais on a besoin de soins pastoraux et d’enseignement ; car, en général, on en est un peu aux éléments. Dans la plaine, il y a peu de progrès : le commerce du vin fait du mal, toutefois on se maintient.
Le réunion à Montpellier a gagné, à mon avis, mais de tous les côtés le besoin d’ouvriers consacrés à l’œuvre se fait sentir.
En Suisse, l’œuvre se renouvelle ; les anciens frères s’étaient un peu affaissés, mais il y a une jeune génération qui rend la vie et le ressort spirituel à l’ensemble.
Dans la Vallée de Joux il y a du bien, et dans la Suisse allemande, l’œuvre s’est beaucoup étendue. Mais en général, il faudrait un nouveau feu, un nouveau dévouement, à part quelques endroits. En somme, j’ai été encouragé.
Il y a d’autres endroits en France où l’œuvre s’étend un peu.
En Italie, les portes s’ouvrent ; B. s’y est rendu. Il demande, ainsi que les autres ouvriers, que je m’y rende.
En Allemagne, l’œuvre s’est étendue et élargie.
Voilà, cher frère, un résumé qui vous donnera quelque idée de ce qui se passe, et de ce qui se fait ; je ne puis être que court dans une lettre, mais je sais que cela vous intéressera. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour vous écrire, vous pouvez le croire. En ce moment, nous avons une conférence à Elberfel, dont je jouis. Notre travail de correction peut être utile, mais ici la Parole entre directement en contact avec les âmes des frères, et plus particulièrement avec celles des ouvriers. Et c’est là ce que nous avons à chercher. Notre travail sur l’Ancien Testament a le même but, mais ce n’est pas proprement s’occuper des âmes. Toutefois, je crois que c’est Sa volonté que je fasse ce travail, et sa volonté est toujours bonne. Je suis heureux d’être le serviteur des frères pour l’amour du Seigneur et pour sa gloire.
J’ai de très bonnes nouvelles de New-York ; M. est un frère anglais y sont ; ils ont une chambre pour les traités, etc. L’on se réunit comme de coutume, et l’Esprit agit dans les âmes ; leur état a bien changé. Nous trouverons toujours ici le combat, mais la foi nous élève au-dessus de tout. J’ai eu confiance que cette œuvre de l’ennemi tournerait au bien par la grâce du Seigneur ; et on est heureux, quand on a eu confiance dans le Seigneur, quand la chair, le cœur humain même, n’y trouvait pas son compte, mais qu’on comptait sur lui, heureux de n’être rien pour son service. On n’est rien, nous le savons bien, mais être content de n’être rien, c’est autre chose, et cela, quand l’œuvre à laquelle on tient, et qui était selon Dieu, est gâtée. Mais Dieu est toujours bon, toujours fidèle.
Je ne sais si votre œuvre est terminée à l’ouest. Ce serait dommage que vous fussiez allé si loin sans achever ce pour quoi Dieu vous a amené là, mais quand je vois tous les besoins de la France, je pense naturellement aux ouvriers français qui n’y sont pas. Ah ! s’il y avait plus de dévouement, les ouvriers ne manqueraient pas, au moins comme cela a lieu à présent. J’espère que quelques-uns l’ont senti dans nos conférences. Mais un seul peut donner et ouvriers et dévouement. Qu’il le fasse dans sa bonté !
J’ai un peu la pensée de me rendre en Amérique l’été prochain, mais je laisse la chose à Dieu, ne sachant ni si je pourrai trouver assez de temps, ni si j’aurai assez de force. Enfin la chose est entre ses mains. Tenez-vous près de lui, cher frère, c’est là notre force et notre bonheur, et la grâce du Seigneur nous suffit ; seulement, par la grâce, tenons-nous près de lui, cherchons sa force.
Saluez cordialement les frères. Je me suis beaucoup réjoui d’entendre que cela allait mieux à Sugar Creek ; Dieu en soit béni. Je me souviens de tous les frères dans l’Illinois, avec beaucoup d’affection.
Que Dieu soit richement avec vous.
Votre bien affectionné frère.
Le Seigneur est notre tout maintenant par la foi, bientôt il le sera dans la perfection, et sera révélé pleinement. Qu’il soit votre tout, et toujours davantage celui de tous les siens, – oui, leur tout !
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