New-York, avril 1875
A M. P.
Bien-aimé frère,
…Il y a deux frères, l’un de New-Jersey, l’autre de New-England, qui se disposent à travailler à l’œuvre, et qui lisent la Parole avec moi. J’espère qu’ils seront utiles. L’accroissement du nombre des ouvriers est toujours précieux pour moi, s’ils sont dévoués. Ce sont des frères d’un esprit calme et sensé, et ne manquant pas d’intelligence ; ils sont Américains, ce qui sous plus d’un rapport est à désirer.
Le désir de sonder davantage la Parole continue dans les Etats-Unis. Le perfectionnisme, qui fourvoie bien du monde, réveille des besoins tout en leur imprimant une fausse direction. C’est un peu ce qui arrive partout. D’un autre côté, l’incrédulité s’empare des masses, mais tout cela amène un christianisme plus vrai, plus réel, plus lui-même, car c’est ce qui a lieu maintenant.
Je pense beaucoup à la France, mais en général les nouvelles sont bonnes, Dieu en soit béni.
Je ne sais rien de nouveau sur l’Ouest. L’incrédulité s’y montre hardiment, et le manque de biblicisme dans le clergé se fait sentir de plus en plus, mais le désir d’être éclairé sur le contenu des Ecritures augmente, et les vrais chrétiens commencent à avoir honte des choses qui se font dans l’Eglise. Mais Christ est tout pour nous. Bientôt rien n’aura de valeur que ce que nous aurons été pour lui. Tout le reste passe et n’est que vanité. Il est triste de voir des hommes se dépenser pour ce qui va périr.
Saluez beaucoup les frères de ma part.
Votre affectionné en Christ.