Londres, 10 août 1868
A M. B.
Bien cher frère,
Je doute qu’il me soit possible de me rendre maintenant dans le midi de la France ; je viens de rentrer en Angleterre après deux années d’absence ! De plus la traduction que j’ai faite du Nouveau Testament est tout à fait épuisée, enfin je pense aller aux Antilles cet hiver et, si je le puis, je ne désire pas mieux. Un frère des Antilles vient d’arriver, qui me fournira des renseignements sur les détails de ce voyage. Si je puis achever avant mon départ la préparation de la nouvelle édition, j’écrirai un mot, mais on m’attend pour une conférence à York, puis à l’ouest de l’Angleterre. Je ne pense pas, pour les mêmes raisons, m’y arrêter. Je désire beaucoup voir les frères, ainsi que ceux d’Allemagne et de Suisse, aussi je pense plutôt visiter les Antilles que m’y arrêter. Ainsi j’aurai fait la tournée que le Seigneur m’a donnée à faire. Alors j’espère visiter les frères de France et d’Allemagne, car il me tarde de les voir. Je suis très attaché à l’œuvre actuelle en Amérique, mais je pense qu’il me faudra la placer entre les mains du Seigneur ; où donc, si ce n’était là ? Sans doute, il est pénible d’abandonner un champ où l’on a travaillé, mais je me fais vieux, quoique, grâce à Dieu, je sois bien. J’espère donc que Dieu me fera la grâce de voir encore les chers frères du continent. Si je ne vais pas aux Antilles, je les verrai, Dieu voulant, bientôt ; ce sera une joie pour moi.
Je suis bien aise que vous alliez en Italie ; Dieu je n’en doute pas, sera avec vous.
Je lis toujours quelques pages d’italien pour ne pas l’oublier tout à fait…
L’œuvre s’ouvre en Amérique, et Dieu a suscité quelques ouvriers.
Souvenez-vous que je vais avoir 68 ans révolus.
Quand je saurai quelque chose de positif à l’égard de mes mouvements, je vous le communiquerai.
Votre tout affectionné.