Chicago, 1873
A M. P.
Bien-aimé frère,
Je ne m’étais pas trompé sur les localités de l’Ouest. Tout y est à faire ; toutes les fausses opinions imaginables à écarter par la Parole ; mais au moins y a-t-il le désir de l’étudier.
Nous avons deux réunions par jour pour la lecture ; les Messieurs qui sont actifs dans la ville, y viennent ; il me semble qu’il y a plus d’attention et de sérieux qu’au commencement, et je crois qu’il y a bien des vérités qui pénètrent dans les esprits. La grâce est peu, ou presque pas connue, et quand on la prêche, en général c’est d’une manière qui la fausse. La difficulté gît en ceci, que les premières vérités fondamentales sont faussées : ce qui serait, en général, un point de départ, exige encore des preuves scripturaires ; tout est à rectifier. La vérité en commençant ne fait qu’embrouiller, parce qu’elle se mêle avec de fausses idées déjà reçues ; on cite un passage pour démontrer une chose ; on l’a employé à sa fantaisie, et il faut d’abord tirer cela au clair. On a, tout de même, fait du progrès sous ce rapport ; on est plus soumis à la Parole, et l’on sent qu’il y a une puissance dans la vérité qui est autre chose que des opinions.
A Springfield, trente ou quarante personnes se proposent de se réunir et de se laisser conduire par le Seigneur. J’espère bientôt y aller. D’autres difficultés s’y trouveront, mais le Seigneur suffit à tout.
Ici, nous avons dû abandonner les Ephésiens et prendre l’épître aux Romains ; on n’était pas encore bien établi sur le fondement de la vérité.
Les frères vont bien, sauf un ou deux d’entre eux, venus ici pour faire leur chemin. Le monde a pris possession de leurs cœurs ; là encore, la grâce du Seigneur suffit, mais ils feront leurs expériences.
Saluez affectueusement les frères.
Votre affectionné frère.