J N Darby – Lettre No. 118

J N Darby
John Nelson Darby

Elberfeld, 4 mai 1878
A M. P.
Bien cher frère,
Je ne me hâterais pas de rompre le pain à X. Aussi longtemps que vous serez là, cela peut aller, mais jeunes comme ils sont dans la foi, quand vous serez éloigné, le manque d’expérience se fera sentir. Ce n’est pas comme de vieux chrétiens exercés quant à la marche. Je ne doute pas que, s’ils étaient simples, Dieu les garderait ; il est toujours fidèle, mais il faut suivre ses voies. Puis, quand même vous êtes là, rompre le pain, c’est entrer tout de suite en conflit, et bien qu’on ne doive pas éviter le témoignage pour éviter le combat, ce serait être infidèle que de faire ainsi, et être en danger de perdre la bénédiction. Toutefois, c’est quand le filet est plein et qu’on l’a tiré sur le rivage, qu’on commence à mettre les bons poissons dans des vaisseaux. Mais en ceci, Dieu vous conduira. Il faut laisser les mauvais poissons sur le rivage après tout, on n’aura jamais le monde avec soi si l’on est fidèle. Seulement Dieu a son temps pour tout. Quant à l’heure du culte, je ne crois pas que cela fasse une différence quelconque. Au commencement c’était en général le soir, à ce qu’il paraît.
Je suis bien aise que Dieu vous ait amené là où il vous a préparé la bénédiction et une porte ouverte. A l’heure qu’il est il agit partout. Nous sommes dans les derniers temps. L’incrédulité déborde, mais en même temps Dieu déploie son étendard et agit partout. Ici, en Allemagne, il y a de nombreuses conversions. Sur les frontières, et même dans l’intérieur de la Russie, il y en a aussi. Peut-être verrai-je les frères en France. Je suis ici pour une conférence, mais naturellement, en attendant, je prends part à l’œuvre et je lis la Parole avec ceux qui sont arrivés avant le jour fixé pour la réunion.
Nous avons été occupés de la différence entre la mer Rouge et le Jourdain, en rapport avec l’épître aux Romains, et celles aux Ephésiens et aux Colossiens, et la Parole s’est merveilleusement ouverte, au moins pour moi. Dans l’épître aux Romains, nous avons essentiellement l’œuvre de Dieu, en réponse aux besoins des hommes pécheurs : alors tout est grâce. Le Saint-Esprit raisonne en déduisant tout de la grâce qui produit ses conséquences jusque dans la vie et la justification. L’homme est en Christ et Christ est dans l’homme mais nous sommes ainsi morts au péché. Seulement, l’homme est envisagé comme vivant encore dans ce monde, mais se tenant pour mort quant au péché. Dans les Ephésiens, tout est une nouvelle création ; on est non seulement en Christ pour le salut, mais en lui par rapport à l’endroit où il est entré. Ce sont les conseils de Dieu, et les relations dans lesquelles nous nous trouvons selon ces conseils ; nous sommes en Christ là où il est. Christ est envisagé comme ressuscité d’entre les morts, et nous comme morts dans nos péchés, en sorte qu’il n’existait plus rien moralement, et tout est nouvelle création. La responsabilité d’un homme vivant n’est pas en question ici. Dans les Colossiens, ce n’est pas nous en Christ, mais Christ en nous. Nous sommes subjectivement rendus propres pour l’héritage, mais nous l’attendons ; nous sommes morts ressuscités, nous qui autrefois vivions dans le péché, circoncis de la vraie circoncision de Christ, morts aux éléments de ce monde, ce qui n’est pas dit dans l’épître aux Romains. Dans les Colossiens, la question reste : l’homme tiendra-t-il bon jusqu’à la fin ? parce qu’il n’est pas encore dans le ciel, c’est-à-dire dans la position décrite par l’épître. Dans l’épître aux Romains, c’est l’œuvre de Dieu, et Celui qui l’a commencée, l’achèvera. Dans les Colossiens, c’est notre vie ressuscités ici-bas ; reste à savoir si nous sommes vraiment tels. La position dans l’épître aux Romains, c’est l’effet de la mer Rouge, la délivrance par le salut de Dieu, salut parfait en soi. La position dans les Colossiens, est un peu selon celle dans laquelle Christ se trouvait après sa résurrection pendant les 40 jours ; pour nous mort, résurrection, circoncision, avec lui (2 v.11,12) ; puis de morts rendus vivants, mais les conséquences ne sont pas suivies jusque dans le ciel. Le Saint-Esprit ne se trouve pas dans cette épître (sauf 1 v.8), mais la vie plus qu’en d’autres.
Dans les Ephésiens, c’est le Saint-Esprit et le contraste de la nouvelle avec l’ancienne création.
Dans les Romains, nous devons nous donner à Dieu comme hommes vivants sur la terre ; en Colossiens, avoir, comme morts et ressuscités, nos affections fixées sur les choses célestes où Christ se trouve ; dans les Ephésiens, sortir de la présence de Dieu pour manifester ici-bas son caractère comme amour et lumière, ainsi que Christ l’a fait.
Ayant la tête fatiguée, j’indique seulement les points qui peuvent vous donner à réfléchir, car tout cela a été passablement développé ici.
Je crois que je vous ai dit que le désert ne fait pas partie des conseils de Dieu (Ex.3, 6, 15) ; mais les voies de Dieu. (Deut.8). L’histoire en est donnée jusqu’à la fin de Nombres 20, cela se lie à ce que je viens de dire des trois épîtres.
J’ai de bonnes nouvelles du Béarn ; la vie se ranime chez les frères.
Mon banquier a fait faillite et j’ai perdu à peu près 9’000 francs, mais cela va bien ; j’en ai retiré plus que je ne pensais.
Votre bien affectionné en Christ.

Author: Sosthenes

Once the ruler of the synagogue at Corinth Then a co-writer of a letter by Paul - just a brother - no longer an official Now a blogger seeking to serve the Lord by posting some words that the Lord has given His Church.

Leave a Reply

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

%d bloggers like this: